Comme l’ont expliqué des articles de presse récents, le conseil général a décidé de faire réaliser un dragage d’urgence, portant sur le chenal extérieur. L’entreprise Marc a commencé ce travail à l’aide d’une petite drague aspiratrice stationnaire (même principe que l’Arthur, mais plus moderne et plus puissante, avec un long tuyau d’aspiration, l’élinde, articulé verticalement, mais aussi horizontalement).
La drague progresse dans le chenal, vers l’entrée. Elle est reliée au terre-plein de Poulgoazec par une longue conduite, dont la plus grande partie est posée à terre, le long du chenal ; l’engin aspire un mélange de sable et d’eau qu’il refoule par la conduite vers une « chambre de dépôt » située sur le terre-plein, dont Marc vient de remanier les côtés (les « digues d’enclôture »). Il y a 15 à 20000 m3 à draguer. Les délais annoncés sont de. 2 à 3 mois.
En soi, la technique est appropriée. On va draguer dans le chenal, et pas à côté ; on va traiter toute la longueur du chenal qui s’est engraissée, et pas seulement au niveau du banc du Fezer : il y a à l’évidence un progrès par rapport à la pratique de la Carmeuse.
La partie interne du chenal (à l’amont du quai de Poulgoazec) ne sera pas traitée. Le Conseil général semble ne rien envisager pour cette zone dans l’immédiat. On se souvient que les travaux entamés par la drague Arthur au printemps ont été interrompus, pour raisons sanitaires, en raison de la proximité entre l’exutoire des vases draguées et la cale utilisée par le club de kayak.
Le sable dragué est stocké sur le terre-plein, comme avant. Mais cette fois il ne devrait pas être vendu (il semble que l’épisode Carmeuse soit clos) mais « mis à la disposition des communes pour faire du rechargement des plages » érodées par les tempêtes récentes.
Le sable n’étant plus vendu, le dragage coûte au Conseil général. Les sommes consacrées à ces travaux n’iront pas à des investissements de développement du port. Et la question se pose de se débarrasser du sable dragué.
Recharger les plages ? Séduisant a priori. Mais cela va coûter fort cher, et créer des problèmes sur la voirie ; d’autre part, les quantités draguées ne sont pas à l’échelle des érosions.
Le vendre ? Une critique du système Carmeuse est que dans ce système le concessionnaire, autorisé à vendre le sable en contrepartie du dragage, était tenté de draguer plus que nécessaire, et même à maximiser ses gains au détriment de l’entretien du chenal. Pour supprimer ce risque, il faudrait que les opérations de vente du sable soient gérées par une régie publique et non par l’entreprise de dragage.
Le choix entre ces deux solutions sera l’une des premières questions posées au futur maire, pour le sable de l’opération d’urgence. Elle se posera au Conseil général pour le sable des opérations définitives.
La presse en parle :
- un dragage en urgence pour sécuriser l'entrée du port Ouest France du 25 février 2014
- le dragage d'urgence du chenal se prépare sans la Carmeuse Ouest France du 7 mars 2014